Article publié par Louis Havaux. Vino Magazine
J’ai rencontré, il y a 5 ans, Germán Muñoz, lorsqu’il avait pour mission la communication et la promotion des vins de l’appellation «Ribera del Duero», dans la prestigieuse région viticole de Castilla y Leon. Avec ses nombreux diplômes, dont ceux d’Ingénieur Agricole et Master en OEnologie, Viticulture, Marketing du Vin, ainsi que ses expériences professionnelles en France, en Espagne dans le groupe Pesquera ou à la Commission Européenne de Bruxelles, ce jeune passionné des terroirs vient de créer sa société «Terroir 34». La Belgique est devenue sa deuxième partie car c’est au cours de son séjour en Belgique qu’il épouse une Belge qui lui donnera deux joyeux garçons.
Pourquoi 34? C’est tout simplement le préfixe qui personnifie l’Espagne à l’étranger. C’est aussi, un retour aux sources pour lui qui a reçu notamment un prix universitaire sur l’Etude des Sols dans l’AOC Rueda. Il se présente comme «consultant en vin et terroirs», et signe, sur ses étiquettes résolument modernes, cette phrase qui le personnifie: "Dans ce projet, j’ai sélectionné les plus purs terroirs afin que mes vins vous racontent leur histoire".
Pour ce faire, il s’engage dans un partenariat avec d’excellents propriétaires pour suivre leur travail et assurer ensuite la vinification de ses propres raisins, jusqu’à la commercialisation. C’est lors d’un chapitre de la Confrérie du Vin de Ribera del Duero, dont il est l’Ambassadeur, que je l’ai revu en juin dernier et dégusté ses deux premières cuvées:
Ce vin est issu du Domaine El Sotilo, le seul terroir en terrasses quartenaires (caillouteux) et ce qui est rare, avec la présence de calcaire, qui lui donne toute son originalité. Son tout premier vin blanc est une réussite exemplaire, la quintessence de ce que peut donner un Rueda bien né, dans une parcelle rigoureusement sélectionnée. La robe de ce Verdejo (100%) est brillante et vive de couleur
paille avec des reflets verts. Le nez ample mais fin est un panier d’agrumes (citron, pamplemousse), avec des notes exotiques. Dès l’attaque en bouche on est séduit par un bouquet d’arômes, de jolis fruits blancs et de la fraîcheur. Ensuite, une structure dense mais élégante, minérale et toute en longueur. Ce 2009 aurait pu être, sans problème, passé en carafe afin d’apprécier sa complexité. Un
vrai coup de coeur !.
Ce vin est issu du terroir: «La Horra» du domaine de Valdelayegua, proche de celui du célèbre Pingus de Peter Sisseck. Il s’agit de parcelles d’une des meilleures familles de viticulteurs de la région. Il est issu à 100% du Tinto Fino (Tempranillo) et a été élevé 10 mois en barriques françaises. La robe est intense. Le nez est net et ouvert sur de fines épices et de petits fruits rouges. La structure en bouche est complexe et équilibrée, dense mais souple, le fruité est très présent avec beaucoup de fraîcheur. Les tanins qui se présentent en petits grains serrés sont nobles et parfaitement intégrés dans la charpente élégante de ce vin et tout spécialement par le boisé à peine perceptible (c’est un bon signe !). La finale est longue mais sans excès et l’impression d’ensemble est surtout harmonieuse.